Othéo L'Africain ou La Mystique de L'Obom - Art
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Vendor: Editions Cerdotola
Type: Culture, Art & Histoire
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«Au commencement était l'arbre. Par quelle intuition résolument à révolutionner le produit en l'utilisant comme l'homme a-t-il transformé une écorce en tissu vestimentaire? support d'un art de l'esprit authentiquement camerounais.
Dans tous les continents, le passage des matières premières De cette initiative est né le concept d'Obom-Art, en vigueur en produits finis textiles - soie, coton, lin, laine - demeure depuis plus d'une trentaine d'années.
frappé de mystère.
La réalisation naturelle de certaines nuances de cou-
Ce qui ne relève pas du mystère, c'est l'irruption de leurs sans intervention du pinceau rappelle les résultats obte-l'Obom dans l'art plastique camerounais. Très répandu chez nus par certaines populations de la forêt qui pratiquaient des les Beti du Cameroun, l'Obom a servi de cache-sexe pour tatouages. Ces derniers sont une manifestation des arts de l'homme, de drap de lit et de couverture dans les foyers, de l'abstraction chez les Beti. La technique consistait à opérer corbeille pour les chasseurs, et aussi de parure ou d'attribut des scarifications sur le visage, les joues, les avant-bras ou sur de danse. Au contact de nouvelles offres de parures et de vệ- d'autres parties du corps. La sève d'un arbre était répandue tements à la suite des rencontres coloniales, l'usage de sur ces marques; elle y laissait une empreinte indélébile et de l'Obom a marqué un recul qui, d'année en année, lui est de- couleur vive. Le tatouage représentait une scène de la vie quo-venu fatal. En effet, rebutées par la relative raideur et la ru- tidienne, un symbole ou un totem. Il permettait d'identifier le desse de l'écorce, les populations ont progressivement notable, l'homme libre, l'affranchi, le banni ou l'esclave. Cette accordé leur préférence aux cotonnades importées de loin- pratique, qui remontait aux lointaines guerres tribales, se serait taines contrées ultramarines notamment d'Asie et d'Europe. consolidée lors de la sinistre période de la traite négrière.
Le sort de ce tissu local, patrimoine ancestral, semblait alors
À l'image de ses ancêtres, Othéo entretient avec la
définitivement scellé.
nature des relations à la lisière du Sacré. Toutefois, par une
Fort heureusement, ce sort sera démenti, le tissu an- combinaison originale et savante de produits locaux de cou-
cestral ayant connu, dès le milieu des années 1960, un renou- leurs naturelles et de tonalités inspirées de sources occiden-veau inespéré. L'Obom doit sa résurrection au Révérend Père tales et orientales, il s'efforce de concourir à la symphonie
Engelbert MVENG. Ce jésuite et érudit Camerounais a, universelle. Plasticien de génie, bien dans son temps et dans entre autres réalisations, créé un atelier baptisé «ARTS NE- son art, Othéo n'a de cesse de se remettre en question pour GRES» à Yaoundé, spécialisé dans la fabrication de mobiliers faire progresser la création artistique : il mérite la plus grande et diverses pièces de l'artisanat à partir de matériaux locaux. considération.»
Parmi les matériaux mis en valeur figurait en bonne place l'Obom. Séduit par ce travail, le plasticien Othéo a voulu dépasser l'héritage légué par le Père MVENG. Il s'est engagé
Charles Binam Bikoi
Extrait de la Postface.
ONDIGUI ONANA Théodore, dont le nom d'artiste est THEO, est né à Nkolondom, localité située dans la banlieue nord de Yaoundé. C'est un artiste polyvalent qui a pratiqué avec un égal succès le dessin, la musique, la peinture et le théâtre. À l'heure du choix décisif, le jeune ONDIGUI ONANA choisit de consacrer sa production artistique aux arts plastiques. La notoriété qu'il connaît dans son pays ne l'arrête pas pour autant dans sa quête permanente d'authenticité. C'est alors qu'il trouve une voie bien à lui : celle de la valorisation de l'Obom, une écorce d'arbre jadis utilisée comme étoffe. Désormais son matériau de prédilection, le tissu d'Obom sert à OTHEO, suivant un processus de dégradation naturelle, à la décoration de ses œuvres. Par ailleurs, la pâte d'Obom lui permet de réaliser des volumes et, de plus en plus, de préparer le fond de ses œuvres. C'est grâce à cette fulgurante inspiration qu'il parvient à réduire l'utilisation de la peinture industrielle dans ses œuvres, au profit de matériaux d'origine africaine.
